Après 17 ans chez les professionnels, le plus grand accomplissement pour David-Alexandre Beauregard n’est pas d’avoir joué autant de saisons, mais d’avoir réessayé. Il ne voulait pas avoir de regrets plus tard et se dire qu’il aurait dû.
Aujourd’hui représentant pour les Brasseries Sleeman, il qualifie toujours ses années d’hockey comme les plus belles de sa vie. Homme de cœur, il a accepté de partager avec nous quelques uns des meilleurs moments de sa carrière dans une entrevue.
L’accident qui a chambardé sa vie
Le 16 octobre 1994, la vie de David-Alexandre Beauregard, alors jeune espoir des Sharks de San Jose, venait de basculer. Alors que l’attaquant du Laser de St-Hyacinthe filait vers le filet adverse des Bisons de Granby, son adversaire Xavier Delisle soulevait son bâton pour l’empêcher de s’échapper au but. Sur la séquence, le bâton de Delisle touchait à l’oeil de David-Alexandre, qui marquait le but avant de s’effondrer dans le coin de la patinoire. Le lendemain, il savait qu’il perdait la vue de son oeil gauche.
«Ce qui m’a aidé le plus et je ne sais pas pourquoi j’ai réagi comme ça, mais j’ai accepté mon accident du jour au lendemain. Je me rappelle à l’hôpital, après mon opération, ma mère était là et elle pleurait. Je lui ai dit, j’aurais beau pleurer, crier et frapper dans les murs, il n’y a pas de bouton de recul.»
David-Alexandre fût au repos complet pour un mois et demi. La réhabilitation fût difficile. Cependant, il tenait à rechausser les patins. Malgré ses difficultés à voir la profondeur, il voulait redevenir le compteur de buts qu’il était. Trois mois plus tard, il était de retour dans l’uniforme du Laser de St-Hyacinthe et prêt à terroriser les gardiens adverses.
Au début de la saison suivante, il est échangé aux Alpines de Moncton. Il retrouva sa touche de marqueur et enfila 34 buts et 27 passes en seulement 41 parties avant de se faire échanger à la date limite des transactions dans la LHJMQ. Les Olympiques de Hull gagnèrent le derby Beauregard, donnant un choix de première ronde, Christian Daigle et un impressionnant montant de 100 000$ pour acquérir ses services.
«Je pourrai dire que j’ai un record dans le junior canadien, c’est moi le joueur qui a été vendu le plus cher»
Au terme de la saison 1996-1997, David-Alexandre termina son stage junior et c’était son but premier après avoir refoulé la glace suite à son accident. Il ne se doutait pas que ses aventures continueraient encore pendant 17 ans.
Les belles années chez les professionnels
Au début de sa carrière professionnelle, l’attaquant a voyagé aux quatre coins de l’Amérique du Nord. Chaque année, David-Alexandre signait un nouveau contrat d’un an vers une nouvelle destination et souvent dans une nouvelle ligue. De Flint à Wichita, en passant par Roanoke, un des passages les plus marquants avec une équipe est probablement celui avec les Trashers de Danbury.
Le propriétaire de l’équipe des Trashers de Danbury au Connecticut, Jimmy Galante, était connu pour ses liens étroits avec la pègre. Celui-ci avait laissé les rênes de l’équipe à son fils A.J., 17 ans.
«Si vous pensez que les salaires étaient gros dans la Ligue américaine; nos salaires n’avaient pas de bon sens. L’argent n’était pas un problème là-bas. On m’avait installé dans une maison de 1.4 millions de dollars.»
Dans les prochains mois, un documentaire sur la rocambolesque aventure des Trashers de Danbury dans la UHL sera d’ailleurs disponible à écouter sur Netflix. David-Alexandre fera partie du documentaire, lui qui a été interviewé six heures de temps pour le projet.
D’avoir joué aussi longtemps fût un privilège
«Aujourd’hui je peux dire que j’ai eu le privilège d’avoir connu le hockey aussi longtemps. Malgré ma blessure, j’ai eu la chance que ça l’a fonctionné. Encore aujourd’hui, la vie d’hockey me manque, mais je vais me rappeler de mes années d’hockey comme de mes plus belles années.»
La seule chose qu’il aurait peut être changé, c’est qu’il a gagné un championnat tard dans sa carrière. Il avoue qu’il aurait peut être troqué quelques unes de ses saisons de 50 buts pour savoir plus tôt, c’était quoi de gagner un championnat.
Lorsqu’on jette un regard sur la carrière de David-Alexandre Beauregard, on ne peut pas passer sous silence les chiffres qu’il a amassé. Cependant, nous n’avons pas d’autres choix de saluer sa détermination et son courage. Son exemple nous rappelle qu’il ne faut jamais baisser les bras!
Pour l’émission complète avec l’entrevue avec David-Alexandre Beauregard: