avril 20, 2024
Charles-Édouard Drouin

Charles-Édouard Drouin; passionné de hockey avant même de parler

Lorsqu’on demande à Charles-Édouard Drouin, d’où vient sa passion pour le hockey, sans hésitation, il nous parle de ses premiers souvenirs avec ses parents devant le téléviseur. Avant même ses premiers mots, Charles-Édouard a été impressionné par les séquences de hockey à RDS. Afin d’éviter les crises, ses parents ont essayé de passer par-dessus la chaîne sportive, mais lorsque Radio-Canada a diffusé les Jeux olympiques de Vancouver 2010, les vives réactions de Charles-Édouard ont convaincu ses parents de lui offrir des cours de patin.

Son idole Alexander Ovechkin

Le style flamboyant d’Alexander Ovechkin avec les dents en moins, les languettes de patins sorties et son exubérance pour célébrer un but, ont tout de suite charmé le jeune hockeyeur de Saint-Georges. Un jour, lorsqu’il s’est aperçu qu’une de ses dents de bébé commençait à vouloir bouger, il a tenté d’accélérer le processus pour ressembler à son idole. À force d’insister, il a réussi à faire tomber sa dent avec beaucoup de fierté. Il a même porté ses patins et ses bottes d’hiver, à la manière « Ovi ». Devant l’intensité de ses réactions devant le jeu du « Grand 8 », ses parents n’ont pas eu d’autres choix de lui offrir une visite au Centre Bell pour le voir patiner en personne; c’est avec le « kit » complet que Charles-Édouard s’est présenté à Montréal, son maquillage aux couleurs des Capitals et son gilet #8 bleu. Drouin vivait son rêve de « p’tit gars ».

« Ce qui m’a impressionné le plus, c’est l’immensité de l’amphithéâtre, vu d’en haut, lorsque nous avons traversé le rideau noir. Je me rappelle d’avoir eu peur d’être si haut. »

Charles-Édouard Drouin

Chaque soir d’hiver après l’école, son sac à dos déposé, il prenait ses patins et son bâton, direction le parc Pomerleau pour jouer des heures sans arrêt. Accompagné de son père qui restait au chaud dans le chalet, Charles-Édouard bravait le froid soir après soir, peu importe la température.

Espérant garder son fils au chaud tout en lui permettant de pratiquer sa passion, Papa Drouin a aménagé un filet de hockey au sous-sol, mais il n’a fallu que très peu de temps avant que les trous se multiplient. Au fil du temps, le filet a été remplacé par une planche de « plywood » qui a su résister quelque temps, mais qui a fini par céder sous les tirs à répétition. Des morceaux de « caoutchouc » ont été ajoutés et la cage a été peinturée à la canette. Sa cage de tirs est toujours présente chez ses parents.

Dès ses premiers souvenirs, son focus était centré sur le hockey. Anecdote intéressante à ce sujet, alors qu’il était en route vers l’aréna, assis sur la banquette arrière, il regardait des capsules de « l’Académie McDonald » de Joël Bouchard sur les écrans de la voiture. Il tentait de cacher l’écran afin d’empêcher un adversaire d’avoir les mêmes trucs que lui.

Excellent patineur, il a eu la chance de représenter les Petits Nordiques au prestigieux Tournoi International de Hockey Pee-Wee de Québec et se rappelle toute l’excitation entourant cette chance unique.

« Nous avions une limousine qui nous attendait à Sainte-Marie qui nous transportait jusqu’à l’hôtel à Québec. Sur place, nous avions nos chandails et tous les articles inimaginables aux couleurs des Nordiques. C’était vraiment magique, malgré la défaite en demi-finale. »

Charles-Édouard Drouin

Plusieurs arrêts avant son retour dans sa ville natale avec les Condors du Cégep de Beauce-Appalaches

Aujourd’hui, Charles-Édouard porte fièrement les couleurs de l’équipe Junior AAA de sa ville natale, les Condors du Cégep de Beauce-Appalaches. Il retrouve plusieurs anciens coéquipiers, dont Jacob Bernard, qui était présent sous les couleurs des Petits Nordiques. Cependant, son parcours ne fût pas de tout repos.

« Ils nous ont donné des gaines pour mettre par-dessus nos culottes de hockey et je vais toujours me rappeler lorsque Jacob a perdu sa gaine, en embarquant sur la patinoire. Il a tombé en plein visage! »

Charles-Édouard Drouin

Ce sont des petits moments comme ceux-là qui émerveillent les jeunes et les accrochent à des rêves. Jouer dans le Colisée de Québec peut être intimidant, mais pas pour Charles-Édouard. L’attaquant carbure au défi. Très peu de jeunes peuvent se vanter d’avoir participé deux fois au Tournoi International de Hockey Pee-Wee de Québec. Charles-Édouard a apprécié grandement ses deux présences.

« J’ai toujours eu l’ambition de jouer au plus haut niveau, dès l’atome. Je savais que je devais arriver prêt pour le Pee-wee AA. Même chose, lorsque je suis arrivé à mon premier camp Bantam AAA à 5 pieds et 105 livres. Je savais que je devais être alerte. Je me souviens de m’être fait frapper solidement une seule fois. Par la suite, je m’assurais que personne ne puisse me suivre. »

Charles-Édouard Drouin
Charles-Édouard Drouin
Crédit photo: Donald Langelier

Après deux saisons au niveau Bantam AAA, le rapide patineur de Saint-Georges savait qu’il devait quitter la maison familiale pour poursuivre son objectif de jouer dans le Midget AAA. Après avoir été retranché au camp des Corsaires de Pointe-Lévy, il s’est présenté au camp des Élites de Jonquière avec la ferme intention de percer l’alignement. Dès ses premiers coups de patin, il a fait sa place.

« Le fait d’avoir été en pension avec un autre joueur de la région de Québec, Gabriel Montreuil, m’a aidé. L’adaptation s’est faite de façon spontanée. Les deux, on a vécu la même situation au même moment. »

Charles-Édouard Drouin

Après avoir accumulé 16 points en 40 rencontres avec les Élites de Jonquière, les Voltigeurs de Drummondville de la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec l’ont sélectionné à l’été 2017, au 116e rang.

La saison 2017-2018 a permis à Drouin de s’imposer comme un joueur offensif, alors qu’il a accumulé 38 points en 38 rencontres. Il a gagné en confiance. Il voulait arriver, prêt à Drummondville, la saison suivante. Les Voltigeurs étaient au summum de leur cycle en 2018-2019, avec les Joe Veleno, Nicolas Guay et Dawson Mercer. On a annoncé à Drouin qu’il était retranché, mais heureusement qu’il serait souvent rappelé. C’est la raison pour laquelle, on lui demanda de se présenter au camp du Collégial D1. À peine arrivé, Charles-Édouard réalisa qu’il aimerait mieux retourner à Jonquière, malgré la distance.

Charles-Édouard Drouin
Crédit photo: Gracieuseté

« J’ai fait beaucoup de route cette année-là. Les points s’accumulaient à Jonquière et lorsque j’étais rappelé à Drummondville, je faisais bien mon travail. »

Charles-Édouard Drouin

En 25 parties avec les Élites, c’est 15 buts et 15 mentions d’aides pour 30 points, en plus d’amasser 11 points avec les Voltigeurs.  L’adaptation au niveau junior s’est bien faite, mais Drouin aurait aimé être en mesure de bien jouer sans se poser trop de questions.

Il est échangé à Rouyn-Noranda

À sa deuxième saison, les Voltigeurs l’ont échangé à Rouyn-Noranda. Malgré que les gens de sa pension étaient vraiment accueillants, ce fut une expérience un peu plus difficile.

Lors de la saison 2020-2021, l’année « COVID », Drouin a été victime de quelques blessures et a dû jouer malgré ses inconforts. Il y a certaines parties qu’il jouait seulement sur l’avantage numérique. C’était difficile de garder un bon tempo.

Revenir à la maison, un choix facile

À la fin de la saison, Drouin a su officiellement qu’il ne sera pas de retour avec les Huskies et il aurait souhaité un échange pour continuer à performer dans la LHJMQ.

Cependant, le directeur-gérant des Condors du Cégep de Beauce-Appalaches, Pier-Alexandre Poulin, a fait plusieurs transactions dans le but de réunir les talents locaux comme Samy Paré, Jacob Bernard et Dylan Champagne.

« Après avoir discuté avec mes amis d’enfance, le choix était facile de jouer ma dernière saison junior à la maison. »

Charles-Édouard Drouin
Charles-Édouard Drouin
Crédit photo: Roger Lauzon

Charles-Édouard ne mange que du hockey. Lors de ses temps libres, il écoute des balados, des séries ou des documentaires sur le sport. Il est déjà impliqué avec les Élites de Beauce-Appalaches au niveau du hockey, afin d’apporter son expertise aux plus jeunes. Ses ambitions ne sont pas minimes : « J’aimerais bien faire une thèse pour décortiquer ce qu’est une équipe gagnante. L’aspect théorique et technique est très important, mais je crois aussi que l’aspect psychologique n’est pas à négliger. »

La fin de saison des Condors sera des plus excitantes avec la présence du #9. Avec ses 28 buts et 28 mentions d’aides en 33 parties, Charles-Édouard Drouin est aux 17e de la LHJAAAQ au niveau des points et 1er pour les mises au jeu avec 63,3% de réussite (377/595). Il a également inscrit 9 buts en avantage numérique.

Crédit photo titre: Béatrice Trudeau-Duquette

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