À quand remonte l’apparition de la ligue rebelle? Quelles sont les circonstances de l’arrivée de l’AMH?
En 1942, l’équipe de hockey des Americans de Brooklyn a tiré la « plug », laissant la LNH avec six équipes. Pendant plus de 20 ans, la ligue s’est contentée de rester à ce nombre, alors même que les autres grandes ligues sportives se développaient. Cependant au milieu des années 1960, la LNH sentait se faire souffler dans le dos et elle a également commencé à planifier l’ajout de nouvelles équipes…
En 1967, la LNH a doublé sa taille en ajoutant des équipes à Philadelphie, Pittsburgh, Minnesota, Saint-Louis, la région de la baie de San Francisco et Los Angeles. Sentant qu’ils avaient éliminé la menace de la formation d’une ligue rivale, la LNH a oublié une chose: la clause de réserve.
L’apparition de l’AMH
En 1971, Dennis Murphy et Gary Davidson ont annoncé la formation de l’Association mondiale de hockey (WHA). La paire avait été des personnages clés dans le développement de l’American Basketball Association (ABA), fondée en 1967 pour défier la National Basketball Association (NBA).
La clé du plan de Murphy et Davidson n’était pas d’amener le hockey dans des villes qui n’avaient pas d’équipes de hockey professionnelles. En effet, six des 12 équipes de l’AMH commenceraient dans des villes de la LNH. La plus grande arme de l’AMH dans la bataille contre la LNH a été de contester la clause de réserve de l’ancienne ligue, qui liait un joueur à une équipe à vie à la discrétion de l’équipe, même après la fin du contrat du joueur. L’AMH fonctionnait sans la clause de réserve, ce qui la rendait très intéressante pour les joueurs. Évidemment, l’appât du gain était aussi de la partie.
À l’époque, le coût pour acquérir une franchise était de 25 000$. Murphy et Davidson ont donc fait de l’œil à des entrepreneurs en quête de prestige ou qui désirait sauver sur l’impôt.
Lorsque l’AMH a ouvert ses portes à l’automne 1972, elle avait réussi à convertir 67 joueurs de la LNH, dont la star des Blackhawks de Chicago, Bobby Hull.
Pour être prise au sérieux, L’AMH se devait de signer un gros joueur. C’est pour cette raison que Bobby Hull est passé de la LNH à l’AMH, en acceptant un contrat d’une valeur d’au moins 2,5 millions de dollars. Il reçut même un chèque de l’AMH de 1 million de dollars en bonus. L’entente était de 10 ans pour jouer et entraîner les Jets de Winnipeg. L’entente était de 200 000 $ par année pour les cinq premières années. Par la suite, divers bonus entrait en ligne de compte, s’il continuait à jouer ou non.
La guerre entre les deux ligues
Au cours des sept saisons suivantes, les deux ligues se sont affrontées, bien que l’AMH se soit progressivement installée dans des villes sans équipes de la LNH. En 1974, l’AMH a commencé à recruter des joueurs européens, dont les stars suédoises Anders Hedberg et Ulf Nilsson ainsi que Vaclav Nedomansky de la Tchécoslovaquie. La ligue rebelle s’est également attaquée aux listes de joueurs des ligues mineures et des ligues de hockey junior, ce qui a encore plus irrité la LNH.
Malgré ces mouvements, l’AMH a connu des difficultés alors que les franchises se déplaçaient ou se fermaient constamment. Malheureusement pour la LNH, les problèmes de l’AMH n’ont pas suffi à la faire faillite. Les pourparlers de fusion, qui ont commencé en 1973, sont devenus plus fréquents. Le plus gros point de friction était le nombre d’équipes de l’AMH qui seraient amenées dans l’ancienne ligue. Dès 1974, les deux ligues disputaient des matchs d’exhibition l’une contre l’autre, signalant une sorte d’accord de paix.
Un possible accord de paix
La bataille était coûteuse des deux côtés et de nombreux propriétaires de la LNH étaient impatients de se débarrasser de l’AMH. D’une manière ou d’une autre, la solution la plus rapide consistait à simplement absorber toutes, ou du moins certaines, des équipes de la ligue rivale.
Les négociations ont traîné avec un règlement à venir en 1977, mais, encore une fois, plusieurs propriétaires de la LNH ont bloqué un accord qui aurait amené les Whalers de la Nouvelle-Angleterre, les Nordiques de Québec, les Jets de Winnipeg, les Oilers d’Edmonton et probablement les Stingers de Cincinnati et les Aeros de Houston. Lorsque l’accord a échoué, plusieurs équipes de l’AMH ont fermé les livres, notamment les Roadrunners de Phoenix, les Fighting Saints du Minnesota et les Mariners de San Diego.
La LNH n’allait pas beaucoup mieux car plusieurs équipes étaient au bord de la faillite, tandis que deux ont carrément déménagé. Finalement, il a été convenu que quatre équipes de l’AMH seraient autorisées à rejoindre la LNH: Nouvelle-Angleterre, Québec, Winnipeg et Edmonton.
Les propriétaires des Aeros de Houston, se rendant compte que leur équipe ne ferait pas partie de la fusion, ont fermé les livres à la fin de la saison 1977-78. Cincinnati et Birmingham reçurent un dédommagement au lieu d’être transférés, et ont rejoint la ligue mineure de la Central Hockey League.
Plusieurs joueurs comme Gordie Howe, Gerry Cheevers et Frank Mahovlich ont franchi la ligne. De jeunes stars comme Wayne Gretzky et Mark Messier ont aussi obtenu leur première expérience professionnelle, non pas dans la LNH, mais bien dans l’AMH.
Avec le recul, l’arrivée de l’AMH fut une bonne chose pour le hockey, les joueurs et la LNH. Les agents libres furent créés et les salaires ont considérablement augmenté.
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