Aujourd’hui même, le 9 février, il y a sept ans, un grand morceau de l’histoire du Canadien nous quittait. Claude Ruel fut entraîneur-chef du Canadien, le meilleur spécialiste du recrutement et l’artisan derrière le développement de nombreux joueurs vedettes du CH. Sept ans plus tard, quel est le leg de « Piton » Ruel au Bleu-Blanc-Rouge?
Le leg de Claude Ruel à ses élèves
M. Ruel était un excellent professeur pour les joueurs d’hockey, mais aussi pour les recruteurs et développeurs à en devenir.
Éric Belzile: le premier de ses élèves
À 12-13 ans, Éric Belzile jouait au hockey, mais il était aussi un fervent amateur de tennis. Au club de tennis à Longueuil, il a fait la connaissance de M. Claude Ruel, membre là-bas. Dès lors, une forte amitié est née. M. Ruel l’amena dans les arénas du Québec pour lui partager son savoir.
« J’allais avec lui dans les arénas. Il me demandait mon opinion sur l’alignement des équipes. J’ai appris en le côtoyant et à force de voir des matchs. Il m’a appris qu’un gars moyen avait parfois le pouvoir en lui, d’être meilleur. Ce n’était jamais blanc et noir avec M. Ruel. Dans la zone grise, il pouvait y avoir beaucoup de surprises. »
Éric Belzile
M. Belzile mentionne qu’il y avait deux Claude Ruel, le dépisteur et celui qui poussait les jeunes vers le meilleur. Son professeur avait la capacité de passer un message aux jeunes.
« Quand c’était bon, tu le savais. Quand c’était moins bon aussi. Sa force était sa communication. Tout le monde pouvait le sentir, quand il était sur la glace. »
Éric Belzile
Éric Belzile est recruteur au hockey depuis maintenant 31 ans. Il est actuellement à l’emploi des Cataractes de Shawinigan comme dépisteur et il occupe le poste de recruteur-chef du Collège Français de Longueuil dans la LHJAAAQ. Éric Belzile était avec Stéphane Pilotte et les Cataractes, lorsque l’équipe a notamment sélectionné Stéphane Robidas et Jason Pominville. Il était aussi avec l’organisation dernièrement, lorsque celle-ci a repêché Anthony Beauvillier, Samuel Girard, Mavrik Bourque et Xavier Bourgault.
Stéphane Pilotte: le fils spirituel de M. Ruel
Stéphane Pilotte a connu M. Ruel au même club de tennis à Longueuil. Il a attrapé la piqûre du dépistage de son père spirituel et il a su très vite qu’il voulait devenir plus tard un dépisteur professionnel.
M. Ruel a placé Stéphane Pilotte avec les Voltigeurs de Drummondville, en 1989. Trois ans plus tard, ce dernier devenait dépisteur en chef des Cataractes de Shawinigan. C’est à cette époque que des joueurs, comme Stéphane Robidas et Jason Pominville, furent repêchés par l’équipe.
Un peu plus tard sous son règne de directeur général des Foreurs de Val d’Or, des joueurs comme Simon Gamache, Kristopher Letang, Brad Marchand et Luc Bourdon passaient par là.
En 2013, le chemin de la LNH s’est ouvert pour Stéphane Pilotte; il est devenu dépisteur pour les Ducks d’Anaheim. Si on regarde son travail des dernières années, il est directement responsable de la filière québécoise au sein des Ducks d’Anaheim. Nous avons qu’à penser à Maxime Comtois, Benoit-Olivier Groulx et aussi à…Simon Benoît.
Simon Benoît est ce qu’on appelle une carte cachée. Il faut dire que le défenseur à grand format passait sous le radar des autres recruteurs, quand il jouait à Shawinigan. Sous la recommandation de Pilotte, Benoît reçut une invitation pour le camp des Ducks. Suite à son brio, l’équipe lui fit signer un contrat, c’était en 2018. Aujourd’hui, Simon Benoît est un défenseur régulier de la rotation des Ducks.
La veille du jour de la mort de M. Ruel, Stéphane Pilotte avait visité avec son père spirituel, le domicile du Phénix d’Esther-Blondin au début de l’après-midi, celui de l’Armada de Blainville-Boisbriand à 16h et celui des Redmen de McGill à 19h.
Frédéric Simard: il prenait son petit déjeuner chaque matin avec M. Ruel
Jusqu’à la mort de M. Ruel, Frédéric Simard partageait avec lui le petit déjeuner, chaque matin du lundi au vendredi, à la Récré, restaurant de quartier à Longueuil. Également au menu, parler d’hockey et du match de la veille du Canadien de Montréal.
« M. Ruel était intense et il était mon réveil le matin avant d’aller travailler. Il parlait du Canadien avec le feu dans les yeux. »
Frédéric Simard
M. Ruel a partagé ses dogmes, avec M. Simard, au sujet du recrutement et du développement des joueurs. Il lui répétait sans cesse que les entraîneurs devaient prendre du temps sur la glace, individuellement, avec les joueurs. En 2020, quand Pierre Leduc lui a demandé, où il aimerait faire son entrevue pour le poste de recruteur à la CSR. La réponse de M. Simard fut automatique, c’était à la Récré.
Après plusieurs années dans le hockey comme entraîneur et dépisteur, Frédéric Simard est, depuis 2020, dépisteur pour le Centre de soutien au recrutement de la LHJMQ.
Le recrutement et le développement chez le Canadien
Le plus grand talent de Ruel fut sans contredis son flair pour découvrir les jeunes talentueux de demain et de les aider à développer leur plein potentiel. Pendant l’ère Ruel, le Canadien a notamment fait les sélections de Guy Lafleur, Steve Shutt, Larry Robinson, Bob Gainey et Patrick Roy.
La tradition d’excellence du Canadien de Montréal s’inscrit dans la même lignée que celle de M. Claude Ruel. Quand on parle aujourd’hui de raviver cette tradition, on ne peut pas passer sous silence le meilleur dépisteur et développeur de talents du Canadien.
Lorsque maintenant, on évoque de faire un effort supplémentaire pour recruter le talent d’ici dans l’alignement du Canadien de Montréal, on devrait aussi regarder au niveau du personnel de l’organisation.
Nous avons des talents de recruteur et développeur sous notre nez, dans notre cours. En plus, trois de ceux-ci sont des élèves du meilleur; celui qui a contribué à de nombreuses conquêtes de la Coupe Stanley. Assurément, Stéphane Pilotte a ce qu’il faut pour être le directeur du recrutement du Canadien de Montréal. Éric Belzile et Frédéric Simard sont également deux dépisteurs qui ont fait leurs preuves dans le passé.
Sept ans après le départ de M. Claude Ruel, voici son leg.
Une réflexion sur « Sept ans après son départ, le leg de Claude Ruel »