par Lorsqu’en 1998, le Titan de Laval s’est déplacé à Bathurst pour devenir le Titan d’Acadie-Bathurst, c’était bien plus qu’un changement d’adresse pour l’équipe. Sous la houlette de Dino Masanotti, nommé premier entraîneur-chef de la franchise, c’était le début d’une nouvelle aventure, à la fois pour les joueurs et pour une ville qui allait adopter cette équipe comme la sienne.
À Bathurst, le hockey n’était pas simplement un sport; c’était une fierté locale. Les partisans se pressaient dans les estrades, même pour les entraînements. “C’était rempli, même pour les pratiques. Les gens étaient incroyables”, se souvient Masanotti. Cet engouement débordait des arénas, et il n’était pas rare que les joueurs et le personnel se fassent reconnaître dans la rue ou saluer chaleureusement lorsqu’ils allaient chercher leur linge chez le nettoyeur.
À son arrivée, l’équipe a accueilli des talents tels que Roberto Luongo, Jonathan Girard, Ramzi Abid, François Beauchemin et Mathieu Benoît, transformant Bathurst en une équipe redoutable. Ces premières victoires sont restées gravées dans la mémoire de Masanotti : « Ce sont des souvenirs incroyables. L’engouement était palpable. C’était, sans aucun doute, l’une des plus belles périodes de ma carrière d’entraîneur. »
Cependant, tout n’a pas été facile. Dino Masanotti a également connu son premier et seul congédiement en tant qu’entraîneur à Bathurst. Mais loin de s’enfermer dans l’amertume, il en retient des leçons précieuses sur la gestion des joueurs, des médias et des défis quotidiens. “Nous étions souvent sur la route avec les nombreux voyages, mais cela nous a permis de devenir vraiment soudés en tant qu’équipe.” À ses côtés, François Lacombe, son assistant, a joué un rôle clé dans sa carrière.
Pour Dino Masanotti, Bathurst restera toujours un moment charnière de sa carrière. Cette petite ville du Nouveau-Brunswick lui a offert bien plus qu’un poste; elle lui a permis de découvrir l’impact profond que le hockey pouvait avoir sur une communauté.
Des nouvelles de Dino
Le 9 février 2016, la vie de Dino Masanotti a pris un tournant dramatique lors d’un match de hockey amical. Victime d’un malaise soudain, il s’est effondré sur la patinoire sous les yeux médusés de ses coéquipiers. Ce jour-là, il est mort à deux reprises avant d’être réanimé in extremis. D’ailleurs quand il est sorti de l’hôpital, son ancien directeur général du Titan, Léo-Guy Morrissette a été l’un des premiers à l’appeler.
Depuis cet événement marquant, Dino consacre ses efforts à retrouver une vie quotidienne normale grâce à une discipline rigoureuse et des entraînements constants. Toujours inspiré par son parcours, il partage aujourd’hui son expérience et ses réflexions sur l’importance de poursuivre ses rêves, peu importe les obstacles. “Travail, vouloir, discipline et respect” restent ses valeurs fondamentales, des principes qu’il continue de promouvoir dans ses interventions.
Ces mots, d’ailleurs, figurent encore sur les murs de l’aréna de Sierre, en Suisse, un lieu où Dino a marqué son passage en tant qu’entraîneur. Lors de sa dernière visite, il a pu constater que ces principes qu’il chérit tant continuent d’inspirer ceux qu’il a côtoyés à travers sa carrière.
Crédit photo: Mario Landry
