Tout juste avant le match du Canadien contre les Jets à 18h15, Patrick Chèvrefils a reçu un appel. Au bout du fil, on lui demandait s’il pouvait être le gardien d’urgence au Centre Bell lundi soir. Sans hésitation, le policier de la Ville de Montréal a chargé son équipement dans sa voiture et quitté pour le domicile du CH.
Il a gardé les buts pendant le lock-out de 2012-2013
En 2012, Patrick fréquentait Hamel-Tessier Performance à Candiac. Pendant le lock-out, les joueurs québécois de la LNH se réunissaient à l’aréna de Candiac pour jouer des parties et avaient besoin parfois de quelqu’un devant les buts.
Le gardien originaire de Châteauguay s’est fait connaître lors de cet automne-là. Il avait même participé à deux pratiques non-officielles du Canadien de Montréal en l’absence de Carey Price.
Sa fameuse journée du lundi 11 avril
Lundi à 18h15, Patrick reçut un appel. On lui demanda de la part de Kent Hughes, s’il était intéressé à être gardien d’urgence le soir même; une offre qui ne se refuse pas.
« J’ai appelé ma mère et ma soeur et ensuite je me suis présenté au stationnement pour donner mon nom. J’ai laissé mon équipement dans une chambre près du vestiaire des joueurs et je me suis rendu sur la galerie de la presse pour écouter le match. J’étais terrifié à l’idée d’embarquer sur la glace sans échauffement. J’aurais probablement vomi de stress, mais j’étais prêt à le faire. »
Patrick Chèvrefils
Sur la galerie de presse, on se demandait d’où sortait ce visage non familier. Finalement, la partie s’est jouée et Patrick n’a pas eu à enfiler les jambières. Après la partie, il est retourné prendre son équipement, a croisé Joel Armia, David Savard et a reçu un signe de tête en guise de merci de la part de Kent Hughes.
« J’ai pensé à David Ayres; le stress de savoir que ce chauffeur de zamboni avait déjà embarqué sur la glace. Cependant, je me suis dit que si lui était capable, j’étais capable aussi. »
Patrick Chèvrefils
Il compte retrouver ses jambières plus souvent
Le plus haut niveau joué par Patrick est le Midget Espoir dans la région du Suroît. Cependant à 35 ans, les années qu’il était sur la glace tous les jours sont loin. Il y a un moment, il avait même rangé ses jambières et changé de sport pour la lutte. Récemment, la pandémie a fait changer ses priorités et « Kaden Rose » a pris sa retraite.
Maintenant, le policier aimerait peut-être se pratiquer pour retrouver ses réflexes de gardien, s’il reçoit un autre appel d’urgence. D’ailleurs depuis peu, il avait recommencé à tester de l’équipement pour CCM.
Patrick Chèvrefils se pince encore d’avoir atteint, dans un certain sens, son rêve de la Ligue nationale de hockey. Gageons que lorsqu’il racontera son histoire de lundi soir, il se fera taquiner par ses collègues policiers!