octobre 25, 2025

La belle histoire de la Classique Kevin Raphael

Lorsque Kevin Raphael évoque la naissance de la Classique KR, il débute par une histoire qui touche droit au cœur. Tout est parti d’une rencontre avec Laurence, une petite fille de six ans aux prises avec la maladie, un soir lors de l’un de ses spectacles d’humour à Repentigny.

Une relation née d’un geste spontané

La mère de Laurence s’était approchée pour lui dire que sa fille « était vraiment fan ». Sans réfléchir, Kevin était sorti en courant jusqu’au dépanneur Couche-Tard le plus près pour acheter un toutou, qu’il lui avait offert en lui lançant : « Quand tu seras en rémission, je veux que tu me redonnes le toutou ». Laurence lui avait alors tendu un bracelet en échange.

Ce geste spontané a été le point de départ de leur relation. Par l’entremise de sa mère, Kevin recevait des nouvelles, des vidéos, des extraits de vie. Un jour, il lui avait annoncé : « Je vais organiser un match, et le trophée portera ton nom. » Comme Laurence adorait à la fois le hockey et l’art, l’idée était toute trouvée : réunir ses deux passions dans un même événement.

Crédit photo: Classique KR

Dix ans plus tard, Laurence est toujours là, chaque été, pour la mise au jeu officielle. Elle retrouve les joueurs dans le vestiaire, les salue, les encourage. Pour Kevin, la voir grandir à travers la Classique est un privilège.

Cette année, la Classique KR en est à sa 10e édition, qui se tiendra le samedi 9 août 2025 au Complexe CN de Brossard. La journée proposera deux rencontres de hockey rassemblant hockeyeurs professionnels, artistes et personnalités publiques, au profit de la Fondation des Canadiens pour l’enfance.

Et l’alignement est impressionnant : Joshua Roy, Jakub Dobes, Alex Carrier, Joe Veleno, les hockeyeuses de la Victoire de Montréal Alexandra Labelle et Ann-Sophie Bettez, ainsi que les choix de première ronde 2025 de la LNH, Caleb Desnoyers et Bill Zonnon. D’autres noms s’ajouteront sur place, dont Joey Scarpellino, Lévi Doré, Pierre-Olivier Joseph, Maveric Lamoureux, Maxime Gibeault, Éric Maheu (bassiste du groupe Kaïn) et bien d’autres encore. Les partisans pourront les rencontrer lors de séances de signatures et de photos prévues dans la journée.

Les équipes se disputeront la « Coupe Princesse LauLau », en hommage à Laurence, qui a vaincu la maladie avec une force incroyable. Depuis la toute première édition, elle et sa famille ne manquent jamais l’événement.

Pour aider à alléger le parcours de quelqu’un

Crédit photo: Classique KR

Organiser une telle journée, Kevin le dit lui-même, n’a jamais été simple : « Il y a plein d’impondérables que tu ne contrôles pas. Un joueur peut se désister à la dernière minute, et ce n’est pas ta faute. » Le plus grand défi ? Les commanditaires. « Chaque année, c’est notre plus gros casse-tête, et pour la 10e édition, c’est encore plus gros. »

La préparation commence tôt : dès janvier, certains joueurs l’appellent pour connaître la date. En février, les choses s’enclenchent vraiment, mais le gros du travail se joue en juin et juillet.

Au fil des ans, la Classique KR a permis d’amasser plus de 300 000 $ pour Leucan, le CHU Sainte-Justine et d’autres causes, tout en créant une journée festive et familiale. Les matchs amicaux haute intensité s’accompagnent de kiosques d’animation, d’enchères silencieuses et de séances de dédicaces.

Quand je lui demande ses meilleurs souvenirs, Kevin sourit : « Jouer avec des pros, c’est unique. La première fois qu’on a eu des filles à la Classique, j’étais sur le banc avec Beauvillier et Dubois, et on sentait que le public vivait quelque chose de spécial. » Il évoque aussi la pandémie, quand la Classique fut le premier événement sportif professionnel à avoir lieu au Québec, ou encore ce marathon de hockey de huit heures diffusé à TVA Sports.

Et pourquoi continuer après dix ans ? Il ne réfléchit pas : « On n’a pas le choix, sinon à quoi ça sert ? Si je peux aider à alléger un peu le parcours de quelqu’un, ça vaut la peine. » Pour convaincre ceux qui hésitent, il aime rappeler que la Classique offre un accès unique aux joueurs, qui redeviennent de simples passionnés, sans salaire ni statut. C’est juste du monde qui s’amuse. Un festival du hockey pour une bonne cause.

Crédit photo: Classique KR

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