Au cours du temps des fêtes, le documentaire Combats d’une vie, réalisé par Marc-André Perreault de TVA Sports a beaucoup attiré les gens. En effet, cette réalisation met en lumière le côté humain d’anciens bagarreurs de hockey comme Mathieu Ste-Marie, Paul LaPlante, Martin Larivière, Joël Thériault, Patrick Bordeleau et Steve Bossé.
Ce documentaire m’a fait réagir, par la qualité de la réalisation et le côté qui ressort de ses êtres humains perçus violents certains, et pourtant, si doux à l’intérieur d’un vestiaire de hockey. J’ai apprécié qu’il ait différents intervenants avec chacun, une histoire qui leur est unique.
En entrevue, le réalisateur de ce documentaire et reporter sur le beat des Canadiens pour TVA Sports, Marc-André Perreault, a raconté que ce fut imprévu de créer une telle réalisation.
«Au départ, ce n’était pas supposé d’être un documentaire. Je cherchais des projets à réaliser pendant la saison morte de la LNH. Je pensais peut-être à un reportage web ou une baladodiffusion. Finalement, quelqu’un m’a mis en contact avec Mathieu Ste-Marie. Je l’ai rencontré une première fois, ce fut positif parce que celui-ci a vu dans quelle lignée je voulais mener ce projet.»
Celui-ci souligne que la générosité des propos des interviewés a grandement aidé à la qualité du documentaire.
«Patrick Bordeleau, qui nous parle de quand il a été en prison et de ses problèmes personnels, ça prend beaucoup de courage pour en parler publiquement et ouvertement comme il l’a fait. Joël Thériault s’est ouvert comme il ne l’a jamais fait dans le passé. Tous les gars étaient vrais et authentiques.»
Perreault mentionne d’ailleurs, qu’avec son documentaire, il souhaitait faire ressortir du positif de ces anciens bagarreurs pour montrer l’autre côté de la médaille auprès des téléspectateurs. Il dit demeurer en contact avec les différentes personnes qu’il a rencontrées.
«Avec ce documentaire-là, j’ai voulu montrer que tous les interviewés étaient des bons êtres humains. En 2021, ce n’est pas vrai que des sans desseins vont se battre à main nu, ce n’est pas acceptable. Par contre, il faut faire comprendre aux gens que ces hommes-là le faisaient dans le contexte du hockey, qu’ils ne l’ont pas eu facile dans la vie et que derrière le joueur de hockey, il y a un être humain d’abord et avant tout. J’ai de la misère avec le jugement social, parce qu’il est difficile de juger quand tu ne connais une facette de leur personnalité. C’est une culture qu’il faut changer.»
Santé mentale: un autre combat
Marc-André raconte aussi que le documentaire a pris une ampleur inespérée, venant même rejoignant notamment les gens en détresse. En temps de pandémie et de confinement présentement, de nombreuses personnes se retrouvent seules et les bagarreurs, par leur détermination, leur courage, ont su en inspirer certains.
«À la suite de la sortie du documentaire, il y a eu des centaines de personnes qui ont appelé pour de l’aide parce qu’elles s’identifiaient à travers les bagarreurs se retrouvant avec des problèmes de solitude, de consommation et de santé mentale. Il y a même une personne qui était sur le bord de commettre l’irréparable et qui s’est pris en main. Tout ça, ça représente le plus beau cadeau du monde. Les gars ont fait comprendre qu’il n’y a pas de mal à parler de la cause de la santé mentale.»
Ce documentaire est d’une grande réussite. Continuons à faire parler de la cause de la santé mentale. Évitons les jugements trop faciles, quand on ne connaît pas tout au complet sur chacun des joueurs. N’oublions pas que ce sont des êtres humains et pensons avec humilité.